Abdoulaye Wade, secrétaire général du Pds, a revendiqué hier, 20 députés au lieu de 9 sur la liste nationale au cours de la réunion du Comité directeur de son parti. Il a pointé un doigt accusateur sur la commission nationale de recensement des votes «qui a mal réparti les sièges».
En public, on a retrouvé Abdoulaye Wade, ancien président de la rue publique, gonflé d’énergie belliqueuse. Malgré la parenthèse de douze ans de pouvoir, il n’a pas réussi à se départir de ses scories de type naturel et à dompter ses démons de vieil opposant. Galvanisé par un Abdoulaye Wade encore passionné par les combats politiques, le Parti démocratique sénégalais (Pds) remonte l’adrénaline en contestant les résultats provisoires des Législatives dont la transparence a été saluée presqu’à l’unanimité. Hier, la Commission nationale de recensement des votes (Cnrv), a essuyé, les critiques de Maître de Abdoulaye Wade qui l’accuse de lui avoir «chipé» «ses députés» du fait d’une mauvaise clé de répartition. «Le principe, c’est 60 députés qu’il faut partager entre les partis selon le nombre de voix obtenues», débite Me Wade. Pour lui, le Pds fort de ses 30% doit naturellement obtenir 20 députés, car le 1/3 de 60 députés c’est 20», dit-il. Yeux rivés sur une feuille, l’ex -président relève la tête pour crier son indignation : «Regardez-moi ce qu’ils ont écrit : première répartition de députés 50 mais ou a-t-on vu ça ? C’est 60 députés qu’il faut repartir et non 50. Où sont passés les autres 10 députés», s’interroge le Sg du Pds avant de fournir lui-même la réponse. «10 députés ont disparu, soustraits du calcul», s’écœure Me Wade.
En privé, Wade calme le jeu
Sur son visage plein d’amertume jaillit une lueur de détermination. Revigoré par la présence de ses hommes, il annonce qu’il ne va pas se laisser faire malgré toute la pugnacité de Oumar Sarr qui tentait vainement de lui faire comprendre que les chiffres communiqués par la Cnrv sont exacts «et qu’il n’y avait pas matière à rouspéter». Rongé par l’amertume, Abdoulaye Wade s’enrage davantage : «Franchement, ce n’est pas le bon calcul. On ne va se laissé faire, il faut reprendre le calcul. Avec l’ordinateur, c’est beaucoup plus facile. Nous aurions pu gagner quelques députés de plus», dénonce Me Wade qui refuse de perdre le jeu. Face à l’obstination du président à vouloir se faire lui-même justice, Omar Sarr abdique et rejoint sa place tout en jetant un regard furtif à Modou Diagne qui a induit Wade en erreur en soutenant mordicus que le Pds avec ses 30% est le premier parti du pays.
Dans sa longue saillie, Me Abdoulaye Wade n’a pas épargné aussi ses ex-collaborateurs qui ont formé Bokk gis gis juste après la chute du pouvoir. «Ce serait trop facile, ils ont choisi de partir ils sont partis, ils ont été ridicules. Cependant, je les félicite d’être partis puisque s’ils étaient restés nous aurions composé avec des gens qui ne représentent même pas leur ombre. La preuve par les urnes, ils sont classés entre la 4ème et la 5e place dans les différents départements de Dakar», raille Abdoulaye Wade qui est passé, hier, par tous les états.
En privé, il s’agit, pourtant, d’un Président pondéré et modéré dans son ton. Son entourage a même été surpris par sa métamorphose et son discours d’apaisement. S’il a exclu les retrouvailles avec Bokk gis gis, Abdoulaye Wade espère la re-composition de la famille libérale avec l’Alliance pour la République dirigée par le Président Macky Sall. Dans l’intimité du Comité directeur, il a même douché les ardeurs des jusqu’au-boutistes et des va-t-en-guerre. Dans ce contexte d’audit et d’audition de son fils, le rapprochement est vite fait : Abdoulaye, rusé et jamais usé malgré son âge, échafaude un plan machiavélique pour rabaisser la tension engendrée par les convocations de ses anciens collaborateurs. Notamment les Krim.
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Contestation du mode de calcul du scrutin et clin d’œil à Macky?Sall : Et Wade (re)formula ! – Il réclame 20 députés sur la liste nationale – Il veut recomposer la famille libérale avec l’Apr
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